Menu
Nouveau
Contrôle & redressements
Quelle est la durée maximale d’un contrôle fiscal ? Découvrez les délais applicables aux particuliers et entreprises, les exceptions prévues et les cas de prolongation.
Recevoir un avis de contrôle fiscal suscite naturellement des interrogations, tant pour les particuliers que pour les dirigeants d’entreprise. Au-delà des enjeux financiers, une question centrale s’impose : quelle sera la durée effective de ce contrôle ?
Le législateur encadre strictement ces délais afin de garantir la sécurité juridique des contribuables. Les règles varient selon qu’il s’agisse d’un particulier ou d’une entreprise, en fonction du chiffre d’affaires ou de la complexité de la situation. La durée dépend aussi de la coopération du contribuable et de la découverte éventuelle d’irrégularités.
Maîtriser ces délais permet de mieux se préparer, de faire valoir ses droits et, si besoin, de contester une procédure qui dépasserait les limites légales.
Le contrôle fiscal des particuliers prend principalement la forme de l’Examen de la Situation Fiscale Personnelle (ESFP). Ce contrôle vise à vérifier la cohérence globale entre les déclarations et le train de vie.
Exemple : Un particulier reçoit un avis de contrôle le 10 mars 2024 : sauf activité occulte ou prorogation justifiée, l’administration doit notifier ses conclusions avant le 10 mars 2025. Au-delà, la procédure encourt la nullité.
Cette limitation constitue une garantie essentielle pour le contribuable : l’administration ne peut maintenir une incertitude fiscale indéfiniment.
"Quel que soit le motif de la prorogation, celui-ci autorise la prolongation au-delà de la durée d'un an de l'ensemble des opérations de contrôle..." (6).
Contrairement aux particuliers, il n’existe pas de durée légale maximale générale pour une vérification de comptabilité. Cependant, la loi prévoit des limites spécifiques pour les “petites entreprises”.
Pour entrer dans ce régime, l’entreprise doit avoir un chiffre d’affaires annuel hors taxes n’excédant pas :
Dans ce cas, la durée maximale du contrôle fiscal sur place est strictement limitée à 3 mois à compter de la première intervention de l’administration.
"Sous peine de nullité de l'imposition, la vérification sur place... ne peut pas... s'étendre sur une durée supérieure à 3 mois..." (1), (9).
Exceptions :
Exemple : Un restaurateur déclarant un chiffre d’affaires annuel de 240 000 € bénéficie en principe d’une limite de 3 mois pour son contrôle fiscal. Mais en cas de comptabilité non probante, la durée pourra être étendue à 6 mois.
Pour les entreprises dépassant ces seuils, il n’existe pas de durée légale maximale pour la vérification. Le contrôle se poursuit tant que les opérations sont nécessaires, dans la limite des délais de prescription fiscale (généralement 3 ans, voire 6 ou 10 ans en cas d’activité occulte ou de fraude).
"En règle générale, l’administration dispose d’un délai de 3 ans pour notifier des rectifications... Dans certains cas particuliers, ce délai peut être étendu à 6 ou 10 ans, notamment en cas d’activité occulte." (1), (3).
Depuis 2017, l’administration peut proposer un examen de comptabilité à distance. L’entreprise doit alors transmettre ses fichiers des écritures comptables (FEC).
Pour les entreprises sous les seuils, la limitation juridique du contrôle sur place (3 mois, voire 6 mois) s’applique strictement.
Dans certaines régions (Hauts-de-France et Auvergne-Rhône-Alpes), les PME de moins de 250 salariés et de chiffre d’affaires annuel inférieur à 50 M € bénéficient d’une limitation de la durée cumulée de l’ensemble des contrôles administratifs (fiscaux, URSSAF, etc.) à 9 mois sur une période de 3 ans par établissement.
"Ensemble des contrôles... ne peut dépasser... une durée cumulée de neuf mois sur une période de trois ans..." (11), (12).
Tout retard ou absence de réponse à une demande d’information peut justifier une prorogation du délai de contrôle, égale à la durée du retard constaté.
Si l’administration doit solliciter des pièces auprès de tiers (banques, organismes, etc.), le délai de contrôle est prorogé du temps nécessaire à leur obtention.
Le contrôle peut être prolongé à la demande du contribuable ou de l’administration, sous réserve d’une motivation écrite et circonstanciée.
Toute prolongation doit être motivée par l’administration. A défaut, la procédure encourt la nullité.
Les délais de contrôle sont des garanties essentielles. Leur non-respect entraine souvent la nullité de la procédure et l’annulation des redressements envisagés.
Le contribuable dispose de recours pour contester une prolongation injustifiée, une procédure trop longue ou le non-respect de ses droits de la défense.
L’accompagnement par un expert-comptable ou un avocat fiscaliste reste vivement conseillé.
La durée d’un contrôle fiscal dépend du statut et de la taille du contribuable :
Des prolongations demeurent possibles, mais elles doivent être justifiées et motivées. En cas de dépassement injustifié, le contribuable dispose de moyens solides pour contester. Se préparer en amont et se faire accompagner demeure la meilleure protection.
1 an pour un ESFP, 2 ans en cas d’activité occulte ou de prorogation motivée.
Pour les petites entreprises : 3 mois (6 mois en cas d’irrégularités graves). Pour les autres, pas de durée légale, mais respect des délais de prescription.
Retard de réponse, obtention de documents auprès de tiers, demande expresse ou motif grave. Toute prolongation doit être justifiée.
Limite la durée cumulée des contrôles administratifs à 9 mois sur 3 ans pour certaines PME, dans les régions pilotes.
Pour les particuliers, à partir de la réception de l’avis de contrôle. Pour les entreprises, à compter de la première intervention sur place ou de la remise des FEC pour les examens de comptabilité informatisée.