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L’enjeu est majeur : mal préparée, cette fiscalité peut générer une imposition lourde et imprévue. Bien anticipée, elle peut être optimisée et adaptée en fonction du pays de destination et des conventions fiscales applicables. Dans cet article, nous allons détailler les principes, le calcul et les modalités pratiques de l’Exit Tax, avec des exemples chiffrés concrets pour mieux comprendre son fonctionnement.
Quitter la France pour s’installer à l’étranger peut être une décision stratégique, que ce soit pour des raisons professionnelles, familiales ou patrimoniales. Mais ce départ s’accompagne souvent de questions fiscales complexes. Parmi elles, l’Exit Tax occupe une place centrale : instaurée pour éviter que les contribuables transfèrent leur résidence fiscale hors de France sans payer d’impôt sur leurs plus-values latentes, elle constitue un mécanisme à anticiper avec soin.
Concrètement, l’Exit Tax vise les contribuables qui détiennent un patrimoine significatif en titres ou participations. Elle s’applique sur la plus-value latente au moment du départ, c’est-à-dire la différence entre la valeur réelle de vos titres au jour du transfert et leur prix d’acquisition. Le taux global de l’imposition est fixé à 30 % (12,8 % d’impôt sur le revenu et 17,2 % de prélèvements sociaux), mais plusieurs dispositifs – comme le sursis de paiement – viennent en moduler l’application.
L’enjeu est majeur : mal préparée, cette fiscalité peut générer une imposition lourde et imprévue. Bien anticipée, elle peut être optimisée et adaptée en fonction du pays de destination et des conventions fiscales applicables. Dans cet article, nous allons détailler les principes, le calcul et les modalités pratiques de l’Exit Tax, avec des exemples chiffrés concrets pour mieux comprendre son fonctionnement.
L’Exit Tax ne concerne pas tous les contribuables qui quittent la France. Elle vise spécifiquement les personnes dont le départ pourrait entraîner une perte de recettes fiscales pour l’État français. C’est pourquoi le législateur a fixé des critères précis pour son application.
L’Exit Tax s’applique aux contribuables qui ont été résidents fiscaux français pendant au moins 6 des 10 années précédant leur transfert de domicile à l’étranger.
Exemple concret : un entrepreneur ayant résidé en France de 2014 à 2020, puis parti vivre en Suisse en 2021, entre dans le champ d’application puisqu’il a été résident fiscal français 6 années consécutives avant son départ.
L’imposition ne concerne pas l’ensemble des patrimoines financiers, mais uniquement les contribuables qui détiennent :
Exemple concret :
L’idée est simple : éviter qu’un contribuable parte à l’étranger avec des titres valorisés (actions, parts de société, etc.), puis les cède hors de France afin d’échapper à toute imposition française sur la plus-value.
En pratique, l’administration fiscale calcule et « fige » l’imposition au moment du départ, avec la possibilité de demander un sursis de paiement si certaines conditions sont respectées.
Le calcul de l’Exit Tax repose sur une notion clé : la plus-value latente. C’est cette différence entre la valeur réelle des titres au jour du départ et leur prix de revient qui constitue l’assiette imposable.
La plus-value latente correspond à la valorisation théorique des titres au moment du départ de France.
Exemple : un dirigeant a acquis des titres d’une société pour 300 000 €. Au moment de son départ à l’étranger, ces titres valent 850 000 €. La plus-value latente est de 550 000 €, et c’est ce montant qui sert de base au calcul de l’Exit Tax.
Certaines situations nécessitent des ajustements spécifiques :
En résumé, la base de calcul n’est pas simplement la valeur globale du portefeuille, mais bien la plus-value théorique réalisée au jour du départ, qui peut nécessiter un examen technique approfondi.
Une fois la plus-value latente déterminée, le calcul de l’Exit Tax repose sur un taux global de 30 %. Celui-ci se décompose en deux parties distinctes.
Depuis l’instauration du prélèvement forfaitaire unique, la fiscalité applicable à l’Exit Tax se calque sur ce régime :
Soit un taux total de 30 %.
Le contribuable peut choisir, sur option expresse, l’application du barème progressif de l’impôt sur le revenu à la place du taux forfaitaire de 12,8 %. Cette option peut s’avérer intéressante si son taux marginal d’imposition est inférieur, mais elle doit être analysée au cas par cas.
Prenons une plus-value latente de 400 000 €.
Dans cet exemple, le PFU s’avère plus avantageux que le barème progressif.
Ce tableau permet de visualiser rapidement l’impact concret de l’Exit Tax en fonction du montant de la plus-value latente.
Un contribuable détient des titres achetés 300 000 €. Au jour de son départ, ils valent 800 000 €. La plus-value latente est donc de 500 000 €.
Un portefeuille acquis pour 500 000 € est valorisé à 1 000 000 € au moment du départ. La plus-value latente est de 500 000 €.
Ces calculs illustrent l’importance de bien anticiper la fiscalité en cas de départ, notamment pour les entrepreneurs et investisseurs détenant un patrimoine financier significatif.
L’un des mécanismes clés de l’Exit Tax est le sursis de paiement.
Au moment du départ, l’impôt est calculé mais son paiement peut être suspendu. Le contribuable n’a donc pas à décaisser immédiatement le montant de l’Exit Tax.
Si les titres sont vendus ultérieurement :
Lorsque les titres sont cédés après le transfert de domicile fiscal, plusieurs cas de figure se présentent :
La vente déclenche automatiquement l’imposition calculée au moment du départ, sur la base de la plus-value latente. Le taux reste fixé à 30 %.
Certaines conventions bilatérales prévoient :
Le respect des obligations déclaratives est essentiel. Les contribuables concernés doivent remplir :
Ces documents doivent être déposés au titre de l’année du transfert du domicile fiscal. En cas d’omission ou d’erreur, l’administration fiscale peut appliquer des pénalités importantes.
L’Exit Tax est un mécanisme complexe qui vise à sécuriser l’imposition française sur les plus-values latentes lors d’un départ à l’étranger. Son calcul repose sur la valorisation précise du patrimoine au jour du départ, avec un taux global de 30 %.
Bien qu’il soit possible de bénéficier d’un sursis de paiement, la fiscalité reste exigible en cas de cession des titres après le départ, sauf exonérations ou conventions spécifiques.
Pour les entrepreneurs, dirigeants ou investisseurs envisageant une expatriation, anticiper et simuler l’impact de l’Exit Tax est indispensable. Un accompagnement par un expert-comptable ou un conseil patrimonial permet d’optimiser la stratégie de départ, d’éviter des erreurs déclaratives et d’adapter la fiscalité à la situation personnelle et au pays de destination.
L’Exit Tax est calculée sur la plus-value latente des titres détenus au moment du départ fiscal hors de France. Elle correspond à la différence entre la valeur réelle des titres au jour du transfert et leur prix d’acquisition. Le taux appliqué est de 30 % (12,8 % d’impôt sur le revenu et 17,2 % de prélèvements sociaux).
Sont concernés les contribuables qui remplissent deux conditions :
L’Exit Tax est un impôt instauré pour éviter que des contribuables transfèrent leur domicile fiscal à l’étranger afin d’échapper à l’imposition française sur leurs plus-values. Elle vise les plus-values latentes, c’est-à-dire non encore réalisées, au moment du départ.
En principe, l’impôt est théoriquement exigible au jour du départ. Toutefois, un sursis de paiement peut être accordé :
Le sursis de paiement permet de ne pas régler immédiatement l’Exit Tax. L’imposition reste « en attente » tant que les titres ne sont pas vendus. Si la cession intervient, l’impôt devient exigible et est recalculé sur la base de la plus-value réelle. En l’absence de cession après 5 ou 10 ans (selon le pays de départ), l’imposition peut être annulée.
Les contribuables doivent déposer, en plus de leur déclaration de revenus :